Désignant un changement de paradigme fondamental du champ sculptural, Joseph Beuys élabore à la fin des années 1960, le concept de « sculpture ou plastique sociale » qu’il associe à l’idée d’art élargi. Non des moindres, son objectif est alors de « former le contenu du monde» au moyen d’une projection des idées prépondérantes de la plastique au niveau de l’organisme social. Effaçant là définitivement des frontières déjà devenues largement indistinctes, Beuys va transposer la sculpture dans le domaine de la pensée, comme processus créatif, praxis politique et lieu des actions et échanges sociaux.
Que représente le concept de sculpture sociale dans la pratique protéiforme de l’art de Beuys ? Une simple dénomination permettant, comme on le fait communément, de distinguer un art engagé dans une pratique sociale avec en toile de fond une problématique écologique ? Ou bien ce terme désigne-t-il des stratégies et des enjeux décisifs induisant de nouvelles formes d’expériences esthétique et écologique ?
—
Diplômée en sciences politiques et docteure en histoire de l’art, Maïté Vissault est historienne, critique et commissaire d’expositions en art contemporain. Son champ d’investigation est fondé sur une approche sociopolitique de l’art contemporain, ainsi que sur une réflexion portant sur ses enjeux identitaires et curatoriaux.
—
Dans le cadre du cours RocClub, et en ouverture d’un cycle d’installations à venir dans les vitrines de l’école (janvier 2022)
Design graphique : Antoine Damay